mardi 30 septembre 2014

mercredi 24 septembre 2014

3 - Christine de Pizan - Photos du jour



La broderie est composé de :
Artémise, Reine D’Halicarnasse
Lilie, Mère du chevalier Théodoric
Camille, Reine des Volsques
Bérénice, Reine de Cappadoce
Cornificia, Poetesse romaine

Sur la manche dans le motif du textile se cache le texte de La cité des dames 

Je me demandais quelles pouvaient être les causes et les raisons qui poussaient tant d’hommes, clercs et autres, à médire des femmes et à vitupérer leur conduite soit en paroles, soit dans leurs traités et leurs écrits. Il n’y va pas seulement d’un ou deux hommes, (…) au contraire aucun texte n’en est entièrement exempt. Philosophes, poètes et moralistes - et la liste est longue -, tous semblent parler d’une même voix pour conclure que la femme est froncièrement mauvaise et portée au vice.
(…)
hélas ! mon Dieu ! pourquoi ne pas m’avoir fait naître mâle afin que mes inclinaisons aillent à ton service, que je ne me trompe en rien et que j’ai cette grande perfection que les hommes disent avoir ! 



jeudi 18 septembre 2014

Femme sorcière et femme salonnière

Femme sorcière et femme salonnière : femmes et pouvoir à l’époque moderne
ESSAI DE MARILYSE SOLIS-TURGEON, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

En France, pendant l’Époque moderne, deux figures féminines symboliques sont garantes d’un pouvoir particulier. Alors que la femme sorcière détient un savoir populaire qui se transmet de génération en génération, la femme salonnière, quant à elle, est porteuse d’un savoir intellectuel qui permettra aux femmes de s’affranchir dans le long terme. Or, les autorités de l’époque ne sont guère enclines à l’émancipation de la femme. Cet article met au jour la manière dont évoluent les rapports de force exercés par la femme sorcière, par opposition à ceux de la femme salonnière. En effet, ce pouvoir dont elles étaient porteuses aura été jugé dangereux dans le premier cas et inoffensif dans le second. Leurs conditions sociales respectives les auront amenées à agir, face aux autorités, d’une façon distincte, ce qui aura concouru au destin tragique de la femme sorcière.

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mardi 16 septembre 2014

3 - Christine de Pizan - Photo du jour


Pour le détail des broderies d’après le texte « La cité des dames » de Christine de Pizan.
de gauche à droite
- Nicole, reine de Saba
- Frénégonde, reine de France
- Sémiramis, reine de Babylone
- Thomyris, reine des Massagètes
- Penthéilée, reine des Amazones
- Zénobie, reine de Palmyre
dans le losange, dame Raison, dame Droiture et Dame Justice aident Christine à bâtir la cité des dames, forteresse qui protégera les femmes de la misogynie. 


vendredi 12 septembre 2014

4 - Jac sm Kee

Après Christine de Pisan et son écritoire médiéval,  Jac sm Kee avec un ordinateur portable posé sur les marche a coté d'elle et serait une bonne représentante du cyberféminisme. Comme elle est Féministe, Poète, Auteure et chercheure je vais trouver des textes d'elle sans trop de problème.

Le fait que cet emplacement était celui de Diogène n'a pas d'importance par rapport à mon choix pour Jac sm Kee. Il se trouve que les figure 3-1-2-4 suivent une logique chronologique et géographique. Du manuscrit médiéval à l'internet et de la France aux Philippine, ca respecte pour l'instant les critères d'intersectionnalité que je voudrais tenir et l'aspect chronologique insiste sur l'historicisation des féministes, qui est le but de mon projet.
 


3 - Christine de Pisan - Photo du jour


samedi 6 septembre 2014

lundi 1 septembre 2014

Féminisme amnésique

Il y a une petition qui circule en ce moment sur l'absence de femmes philosophe au programme scolaire. Exactement dans l'idée de ce que je veux faire avec l'école d'Athena.

La pétition est ici et un blog féministe en parle ici




ci dessous un article paru sur libé sur le même sujet
Comme c’est le cas dans presque toutes les pratiques d’opposition politique et de résistance minoritaire, le féminisme souffre d’une méconnaissance chronique de sa propre généalogie. Il ignore ses langages, oublie ses sources, efface ses voix, perd ses textes et ne possède pas la clé de ses propres archives. Dans les Thèses sur le concept d’histoire, Walter Benjamin nous rappelle que l’histoire est écrite du point de vue des vainqueurs. C’est pourquoi l’esprit du féminisme est amnésique. Ce à quoi Benjamin nous invite, c’est à écrire l’histoire du point de vue des vaincus. C’est à cette condition, dit-il, qu’il sera possible d’interrompre le temps de l’oppression.

Chaque mot de notre langage contient, comme enroulée sur elle-même, une pelote de temps constituée d’opérations historiques. Alors que le prophète et le politicien s’efforcent de sacraliser les mots en occultant leur historicité, il appartient à la philosophie et à la poésie la tache profane de restituer les mots sacralisés à l’usage quotidien : défaire les nœuds de temps, arracher les mots aux vainqueurs pour les remettre sur la place publique, où ils pourront faire l’objet d’une resignification collective.

Il est urgent de rappeler, par exemple, face à la déferlante «antigenre», que les mots «féminisme», «homosexualité», «transsexualité» ou «genre» n’ont pas étés inventés par des activistes radicaux, mais bien par le discours médical de ces deux derniers siècles. Voici une des caractéristiques des langages qui ont servi à légitimer les pratiques de domination somatopolitique dans la modernité : alors que les langages de la domination antérieurs au XVIIe siècle travaillaient avec un appareil de vérification théologique, les langages modernes de la domination se sont articulés autour d’un appareil de vérification scientifico-technique. Ceci est notre lourde histoire commune, et c’est avec elle qu’il nous faudra refaire du sens.

Remontons, par exemple, le tunnel de temps que nous ouvre le mot «féminisme». La notion de féminisme fut inventée en 1871 par le jeune médecin français Ferdinand-Valère Fanneau de La Cour dans sa thèse doctorale «Du féminisme et de l’infantilisme chez les tuberculeux». Selon l’hypothèse scientifique de Ferdinand-Valère Fanneau de La Cour, le «féminisme» était une pathologie qui affectait les hommes tuberculeux, produisant, comme un symptôme secondaire, une «féminisation» du corps masculin. Le mâle tuberculeux, dit Ferdinand-Valère Fanneau de La Cour, «a les cheveux et les sourcils fins, les cils longs et fins comme ceux des femmes ; la peau est blanche, fine et souple, le panicule adipeux sous-cutané très développé, et par conséquent les contours affectent une mollesse remarquable, en même temps que les articulations et les muscles combinent leur action pour donner aux mouvements cette souplesse, ce je-ne-sais-quoi d’ondulant et de gracieux qui est le propre de la chatte et de la femme. Si le sujet a atteint l’âge où la virilité détermine la poussée de la barbe, on trouve que cette production ou bien fait tout à fait défaut, ou bien n’existe qu’à certaines places, qui sont ordinairement la lèvre supérieure d’abord, puis le menton et la région des favoris. Et encore, ces quelques rares poils sont-ils grêles, ténus et le plus souvent follets. […]. Les organes génitaux sont remarquables par leur petitesse.» Féminisé, sans «puissance de génération et faculté de conception», l’homme tuberculeux perd sa condition de citoyen viril et devient un agent contaminateur qui doit être placé sous la tutelle de la médecine publique.

Un an après la publication de la thèse de Ferdinand-Valère Fanneau de La Cour, Alexandre Dumas fils, reprend, dans un de ses pamphlets, la notion médicale de féminisme pour qualifier les hommes solidaires de la cause des «citoyennes», mouvement de femmes qui luttent pour le droit au vote et l’égalité politique. Les premières féministes ont donc été des hommes : des hommes que le discours médical a considérés comme anormaux pour avoir perdu leurs «attributs virils» ; mais aussi, des hommes accusés de se féminiser en raison de leur proximité avec le mouvement politique des citoyennes. Il faudra attendre quelques années pour que les suffragistes se réapproprient cette nomination pathologique et la transforment en un lieu d’identification et d’action politique.

Mais où sont aujourd’hui les nouveaux féministes ? Qui sont les nouveaux tuberculeux et les nouvelles suffragistes ? Il nous faut libérer le féminisme de la tyrannie des politiques identitaires et l’ouvrir aux alliances avec les nouveaux sujets qui résistent à la normalisation et à l’exclusion, aux efféminés de l’histoire ; aux citoyens de seconde zone, aux apatrides et aux franchisseurs ensanglantés des murs de barbelés de Melilla.
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Beatriz Preciado est philosophe, directrice du Programme d’études indépendantes du musée d’Art contemporain de Barcelone (Macba).
Voire aussi le tag "Historicisation" que j'utilise sur Seenthis